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Imaginer ma vie ...
11 mai 2013

Santé en Bolivie

Encore un article hors chrono pour le moment...

 

Un article pour parler tant du système de santé en Bolivie que de la mienne ou celle des voyageurs en général.

 

Résumé en une phrase on ne peut plus simple et plus vraie par une cliente de l'hostel hier « je n'ai jamais autant parlé de toilettes de toutes ma vie qu'en Bolivie ! ». C'est pas glamour mais c'est ça.

 

Les trois-quart (et encore c'est une formulation, selon mes stats dans l'hostel, on est plus pres des 90%) des voyageurs étrangers en Bolivie auront des problèmes digestifs. Pour tenter de garder votre estomac, je confirme qu'il faut s'en tenir à quelques de règles de base mais au tellement importantes : Ne pas boire l'eau du robinet, ne pas manger de fruit ou légumes non pelés et/ou crus, et ne pas manger au marché voir dans les restau en général. Ha et bien sur oublier la viande si elle n'est pas carbonisée. Alléchant n'est-ce pas ? J'ai peut-être omis de respecter quelques règles à la lettre...

 

Bref, le fait est qu'après un restau mon ventre n'était pas content. Une bonne petite intoxication alimentaire qui m'a tenue deux nuits et une journée au lit avant d'aller « mieux ». Enfin, ce qui j'ai pris pour mieux car même en Bolivie, ce n'est finalement pas normal de courir aux toilettes après chaque repas...

 

Il y a trois jours, un peu mal au ventre avant le diner, pas envie de manger... Dans la nuit, c'est Yoah, une copine de chambrée qui est très mal. Je dois garder l'hostel mais les deux autres filles de la chambre filent à la pharmacie de garde à 1am pour lui trouver des medocs. Medocs qui font de l'effet vu que le lendemain, elle se sent déjà un peu mieux. Mais moi, non. Je me lève faire le petit dej et dois me recoucher à 9h. A partir de là, impossible de manger, boire ou bouger sans devoir passer par la case « bano ». Je prends de ses antiobiotiques sur les conseils d'Amanda et des boliviennes qui tiennent l'hostel. Le soir, j'en reprends un et vais me coucher. Mais là c'est le drame ! Reaction allergique : je suis couverte de boutons et surtout, ça gratte ! Jamais ressenti une sensation pareille de ma vie. J'en pleure à moitié, crie l'autre moitié, saute partout pour ne pas m'arracher la peau. Direction les urgences !

 

Et les urgences en Bolivie, c'est quelque chose ! Heureusement, Suzie, bolivienne m'accompagne. Bon, déjà, d'avoir bouger de mon lit et pris le taxi, j'ai besoin de toilettes et il n'y en a pas aux urgences ! J'hallucine ! Heureusement, je peux aller dans le service à côté... Après le diagnostique du médecin, il faut acheter les medicaments. En l'occurence, la perfusion pour me réhydrater et ce qui ira dedans pour me soigner. Il y a bien une pharmacie à l'hôpital mais il n'y a pas tout. Après un « ceci n'est pas necessaire » et avoir été chercher d'autres choses dans une autre pharmacie, je peux passer dans le service où je vais recevoir les soins. Suzie s'en va et je reste seule pour 4h de perf. Heureusement que très rapidement je me sens mieux tant niveau allergie que mal de ventre. A 4am, la perf finie, je demande à partir. La dame me dit que c'est dangereux et me conseille de demander à l'accueil d'appeler un taxi officiel. Après que trois hommes se soit refilés la tache, le policier se contente d'heler le premier taxi vu dans la rue. J'aurai pu le faire, merci !

 

Je rentre à l'hostel à 4am donc et passe la journée à me reposer. Je ne me sens toujours pas bien et personne ne comprend pourquoi ni comment je suis sortie de l'hosto sans anti-bio pour mon ventre... A 7pm, le soir, je suis pliée en deux et en pleurs dans mon lit quand Amanda vient me voir. On retourne à l'hôpital. Enfin, un différent, et au service gastro directement.

 

Hôpital bis donc. Ca à l'air plus propre, plus net. Je passe devant une docteur qui me dit que je vais y passer la nuit sous perf de nouveau et faire quelques analyses. Je suis enchantée à l'idée. Ca commence par une prise de sang (ceux qui me connaisse savent que j'ai une peur bleue des aiguilles...). Pendant ce temps, Amanda va à la pharmacie en dehors de l'hôpital cette fois, pour acheter mes medicaments. A son retour, on me met la perf et on m'apporte deux flacons : un pour l'analyse d'urine, l'autre pour les selles. Je me demande ce que je fais là... Je n'ai jamais été hospitalisé comme ça en France ou ailleurs et ça ne me plait pas du tout. Je suis dans une chambre de cinq lits mais un seul est occupé. Les toilettes n'ont (toujours) pas de papiers ni de savon... Bonjour l'hygiène... Il y a des tâches de sang sur mes draps et ce n'est pas le mien... Mais ce qui me fera devenir folle une fois que je l'aurait réalisé, c'est que l'infirmière en preparant ma perf ,s'est piqué le doigt, l'a regardé et a dit « no importa » avant de continuer... WTF ??? Je ne suis pas là pour chopper toutes les maladies du personnel et direct en intra-veineuse en plus !!!

 

Mais bon, mon temps de réaction étant limité, j'ai quand même passé la nuit là et fais les tests demandés. Pour la petite histoire, il faisait froid la nuit (surtout la fenêtre ouverte!). J'ai du demandé deux fois une couverture avant de recevoir celle d'un lit inoccupé à coté de moi. L'infirmière qui chek allume la grande lumière je ne sais combien de fois dans la nuit et à 6 am, un « joyeux » « Buenos dias », nous tire litteralement du lit. L'infirmière refait le lit et m'enlève ma couverture supplémentaire. J'ai toujours froid. Je veux mettre ma polaire sur moi et mon foulard mais elle me les prends pour les mettre dans un placard. Je les demande, disant avoir froid mais elle refuse sauf si je les mets sous mon oreiller. Je proteste et explique que j'ai froid mais elle s'en moque royalement et me dit « Si ce n'est pas tout en ordre, j'enlève ! ». Et de conseille de demander à mon amie de m'apporter une couverture quand elle viendra. Je dois donc tout cacher sous mon oreiller et attendre qu'elle parte pour tenter de me reéhauffer un peu... Incroyable !

 

Le temps passe avec un thé. Je demande une couverture à l'autre dame de la chambre car j'ai remarqué qu'elle avait des reserves. On a du mal a se comprendre mais finalement j'arrive à en obtenir une pour me rechauffer un peu. Lorsque, enfin, une infirmière vient, elle me donne une ordonnance avec une liste de medicament. Une autre passe et me dépose un tas de medoc sur ma table sans plus d'explications. Estefa, qui travaille aussi à l'auberge vient prendre de mes nouvelles à ce moment là : il est environ 9 am. Elle va demander des explication et revient me disant qu'elle va aller à la pharmacie car il faut acheter ce qu'il y a sur la liste pour me remettre une perf et que je vais rester deux jours de plus. (question : comment on fait quand personne veont vous rendre visite??)

Et là, je craque. Les larmes sortent seules et je refuse de rester plus longtemps dans cet etablissement. Je lui explique le coup de la seringue et de l'infirmière, que je ne m'y sens pas bien, pas en sécurité et que si je dois être hospitalisée, je veux que ce soit en France. Au bout d'un moment, un medecin arrive et je dois ré-expliquer ce qui se passe. J'ai pris de l'aplomb entre temps. Plus de larmes mais de la colère. J'exige de sortir. Le medecin me fait signer une décharge et c'est bon ! Je dois cependant attendre mes resultats d'analyse qui sont « prêtes ». Je les aurais seulement deux heures plus tard... Amanda est arrivée entre temps et je rigole avec elle. J'hésite entre rire et larmes. Je me sens « mieux » mais ce n'est pas tout à fait ça. Je suis juste tellement soulagée de quitter ce lieu que je prétend (un peu) me sentir mieux que je ne le suis réellement.

 

Les resultats arrivent enfin. Traduction littérale des mots du docteur « très forte infection des intestins ». Super ! Et sans doute un parasite ce qui expliquerai pourquoi je suis mal depuis 3 semaines. Ils ont mis je ne sais quoi en culture, ces resultats là ne seront près que lundi.

 

On m'enlève enfin ma perf et on peut sortir. Pause déjeuner à l'accueil et impossible de payer ou avoir une copie de mes resultats. Tant pis, on s'en va sans payer !

 

Ha et j'ai oublié de dire qu'entre temps, j'ai été pesée. 49 kg. Soit 5kg de moins qu'il y a un mois. Mon poids d'ado. Je ne 'métais pas rendu-compte jusque là que j'avais maigri autant. Le nombre me fait peur et renforce ma volonté de rentrer en France me faire soigner...

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