Wwoofing chez Rosa à El Bolson

A la réponse positive de Rosa, nous avons sauté de joie ! Sur le papier, l'experience, le travail nous plaisait beaucoup. Arrivé sur place, on est assez vite refroidit et on se demande même si on va y passer une semaine.

Dans l'annonce, il est annoncé que Rosa, la proprietaire de 47 ans a besoin d'aide pour s'occuper de son « jardin », basé sur les principes de permaculture, qu'il y a des animaux, faire du fromage. Les repas sont separés ou moyennant 20 pesos argentins (3€ environ) partagés avec la famille. On veut partager, apprendre et 3€, c'est rien !

Mais lorsqu'on arrive, il n'y a plus d'animaux et elle préfère que les repas soit séparés question de gouts et d'horaires apparament . Certe on ne doit travailler que 4h par jour mais pour dormir en tente et contre un endroit pour cuisiner et se laver, c'est limite comme échange. Pas ce qu'on recherche du moins...

Malgré tout, déjà le deuxième jour, nos avis commence à changer. On peut gérer notre temps comme on veut, commencer à l'heure qu'on veut tant qu'on l'aide 4h par jour. Le premier jour, on récolte des cerises, dont on enlève les noyaux pour faire de la confiture. On tire de l'ail qu'on « nettoye » aussi. Le lendemain, même boulot. On est censé travailler 5 jours sur 7 mais on est arrivé mercredi et on a commencé que jeudi. On pensait avoir notre w-e de libre mais Rosa ne semble pas trop voir les choses de la même façon... On prend malgré tout notre samedi car on a besoin de consulter des choses sur internet et donc de descendre au village. Je voulais aller au lac dimanche mais ca sera travail...

Même si je décris cela de façon négative, nos étions bien chez Rosa. Elle vit avec son copain, Daniel et ses deux enfants, Dante et Salomé. Il y a aussi souvent la fille des voisins dans les parages. Jamais vu une gamine de deux ans parler aussi bien !

Rosa et Dani partagent leurs joints de leur reserve perso d'herbe. Ils nous proposent aussi de faire un BBQ. Ici l'asado ou la parilla, ce n'est pas rien. Dani achète 3kg de cabri qu'il fait cuire pendant 3h sur les braises de bois bien choisis. Un délice, ce repas !! Même si on a mangé qu'à 11.30pm ! D'ailleurs, le « midi », on dine à 3pm généralement. Comme un décalage dans nos horaires !

Dans ce Wwoofing, nous avons aussi aidé à la « construction » de leur maison. Pas à la construction en soit mais ils ont reçu un camion de sable et de gravier qu'il a fallu changer d'endroit. Cela a necessité quelques heures de travail bien physique. Rosa était tellement contente de nous qu'elle nous a offert une bouteille de vin à la cerise faite maison pour nous remercier. Pas mauvais mais plutôt fort ! On a également aidé à mettre à niveau le futur sol. Greg à la pioche, moi à la pelle pour charger la brouette que Greg va vider plus loin. Mais très peu de ce travail pour moi. Deplacer les kilos (tonnes?) de sable/gravier les deux jours précédents avait eu raisons de mes mains (3 ampoules) et surtout de mon pauvre dos. Bizarrement, le cou a survécu ! On a récolté des centaines d'ails sur quelques jours. On a aussi remis de la terre pour protéger des pommes de terre.

   

L'après-midi, vu qu'il faisait très chaud c'etait pause et repos. Souvent sieste à l'ombre des arbres pour moi. J'ai aussi pris des cours de vannerie avec Greg. J'ai ainsi tenter de faire un panier. Mais ayant fait une pause trop longue avant de reprendre, le bois avait séché et je me suis contentée d'un dessous-plat ! Des leçons d'espagnol, des séances de massages ( merci la barre acheté au magasin bio!), de tartinage de crème hydratante après les coups de soleil et d'huile de citronnelle pour faire fuir les moustiques plus que nombreux. Après-midi cuisine aussi : tarte aux fruits, chaussons aux fruits rouges avec les framboises, cerises et mûres du jardin. Je voulais des framboises, j'en ai eu à volonté ! Un régal, un bonheur !! Le pain frais que Greg faisait tous les jours après quelques temps aussi. Beaucoup de plaisir culinaire : pizza maison, nos desserts gourmands, découverte de la patate douce pour Greg... La cuisine et la nourriture a eu (et a en général en fait) une grande part dans notre quotidien.

La dernière nuit a été à la belle étoile. J'ai aperçu une étoile filante et on a servit de repas aux moustiques mais ça faisait des années que je n'avais pas dormi dehors. Il n'a même pas fais trop froid. Un autre bon souvenir.

Vivre chez Rosa, c'est aussi vivre dans un confort relatif. L'eau vient de la montagne et n'est filtrée que grossierement. Rosa nous previent à notre arrivée car certains volontaires sont malade à la boire. Pas de soucis pour nous. Toute l'eau de la propriété vient donc du ruisseau situé plus haut. Suivant la pression et l'état des raccords, nous devons fermé l'arrivée d'eau de « notre cuisine » et aller l'ouvrir dehors quand necessaire. Eau courante qu'à moitié donc. Et logiquement, pas d'eau chaude. Pour la douche, il faut faire chauffer l'eau avec un poele à bois 15-20 minutes plus tot. La douche se trouve dans l'ancienne maison qui a brulé. Il fait bon mais je me dis que l'hiver, le simple rideau doit bien peu protéger du froid, surtout quand il neige. Nous dormons en tente et avons accès à une cuisine en dehors de leur maison. Ca sera la cuisine de leur future maison en fait. Il s'agit d'une cabane en bois faite par leur soin. Les fenêtres sont faites de baches plastiques, l'isolation par des couvertures. Il y a deux lits superposés, une gazinière, une espace de table/plan de travail et un meuble de rangement dans la piece principale. Dans l'entrée, se trouve un gros frigo. Dans une autre pièce, des toilettes.

 

Je n'ai pas encore parlé du jardin en soit. La raison de notre venue pourtant. C'est une jungle. Un paradis pour Greg. Tout est mélangé. Pour recolter l'ail, on deterre beaucoup de plants de fraises. Les photos en parleront mieux que moi.

     

Dix jours qui passent assez vite finalement. Rosa mène sa petite vie et nous laisse mener la notre. On travail un peu comme et quand on veut. Elle nous dit juste ce qu'elle aimerait qu'on fasse mais sans vraiment d'obligations. On parlera quand même un peu avec elle et Dani : du jardin, de la futur maison, d'El Bolson, etc, etc... Je tente ainsi de comprenrdre l'acent argentin. Les « ch » très peu pour moi ! Expérience positive donc malgré une première impression plutôt mitigée .