Isla del Sol, Lac Titicaca, Bolivie

Départ pour l'Isla del Sol ! On prend un bateau et on se place en haut. Deux heures passent à admirer le lac, les paysages, les îles « flottantes » (on dirait des mirages), les passages étroits par lesquels on passe, les montagnes enneigées qui se découvrent... C'est déjà superbe !

       

Arrivée vers 16h à la communauté de Challa Pampa au nord, on se dirige encore plus vers le nord, vers les ruines. On sait qu'il est possible de camper sur la première plage contre 10 bs. Il y a déjà plusieurs tentes et on décide d'aller camper un peu plus loin. Ca monte ! Très vite, j'ai du mal. Après les ruines, on sort du chemin qui longe les crêtes et on passe un peu plus bas. Ou comment se retrouver par longer la plage sur la fin, à « escalader » les rochers avec nos sacs à dos. Je suis à bout. On est tout au nord, seuls sur une plage. Greg nous trouve un endroit potable et on/il plante la tente. Je sais qu'il aurait pu et voulu marcher plus, aller plus loin mais je n'en peux plus. Avec le torticoli que je m'étais faite quelques jours auparavant en plus, c'est vraiment difficile.

Le coucher de soleil est moins impressionnant que la veille. Mais camper à 3m de l'eau, à 4000m d'altitude au bord de ce lac au nom mythique, ça n'a pas de prix...

         

       

Recherche de bois. Mission feu et quinoa pour Greg. Salade pour moi. On mange assis dans la tente à la nuit tombée. La lune est presque pleine et éclaire bien. Très tôt, au dodo. Que faire quand il fait nuit à 7pm, à part se faire faire un bon massage pour mon pauvre cou?

Le temps se couvre et on a l'impression que l'eau du lac va rejoindre la tente. Heureusement qu'il n'y a pas de marée ici ! Dans la nuit, je vérifie malgré tout que l'eau soit assez loin ! Il se met à pleuvoir et à venter... Bon reflexe de mettre les chaussures à l'abri dans la tente. Le matin, on a un peu d'eau au niveau des pieds et nos bonnets qui touchent la toile sont mouillés. Ha oui, car j'inaugure la nouvelle tente que Greg a achetée après avoir échangé la notre.

Après avoir mis du temps à me rendormir dans la nuit avec la pluie, Greg me réveille aux aurores pour admirer les couleurs du soleil. C'est beau mais c'est aussi toujours couvert. Je traine un peu au chaud.

Petit dej, séchage, remballage et on se (re)dirige vers les ruines où l'on doit retrouver les espagnols vers midi. Ils arrivent avec le bateau du matin. Les ruines me semblaient plus loin que ça même si je monte une pente bien raide ! On échange quelques mots avec les locaux. Les vaches nous indiquent le chemin et je prends des photos de moutons... Au loin, un chien course un animal. L'eau est verte.

On se pose aux ruines, à la table de cérémonie. Un tour dans le labyrinthe des ruines. Quelques photos mais pas trop car les piles neuves que je viens de mettre dans mon appareil sont déjà vides... Des fois, je déteste la Bolivie ! On s'allonge dans l'herbe. Il faut beau et chaud. Pause, repos, musique. Je profite de reprendre le voyage, de ces moments magiques dans des lieux magiques. La vue est incroyable et le nom tout autant : le lac Titicaca. Sous mes yeux, il s'étend, bleu, vert, d'un calme incroyable, avec le Pérou d'un côté et la Bolivie de l'autre. Je suis fatiguée mais heureuse.

       

Des gens arrivent peu à peu et on devine que la bateau est bien arrivé. Greg fait la connaissance d'un brésilien qui était dans le bateau avec un couple de catalans. Gemma et Isidro sans aucun doute ! C'est alors que Gemma apparaît au détour d'une porte et Isidro d'une autre. Il est presque midi et fait presque faim. On discute un moment avec l'homme et on se dirige vers la plage en contre-bas pour déjeuner. Le paysage est superbe mais j'ai un peu peur de la montée après !

Pique-nique sur la plage avec un compagnon : un chien noir qui a l'air tout gentil. Gemma prend même des photos avec lui alors qu'elle va sur le ponton. On dirait qu'elle marche sur l'eau ! L'eau a beau être belle, elle n'est pas assez chaude pour se baigner...

Repas. De quoi se détendre avant la marche et des feuilles de coca dans la bouche pour se donner des forces, on est reparti. Je teste d'ailleurs la pate de quinoa à ajouter aux feuilles de coca plutôt que le bicarbonate de soude. Assez efficace y a pas à dire mais un peu beurk. 

Remontée jusqu'aux ruines et on attaque la marche vers le sud. Objectif : la communauté de Yumani. On passe cette fois ci par le chemin central qui passe sur les crêtes des « montagnes ». On monte jusqu'à 4010m ! On doit avoir maximum 200 ou 300 mètres de dénivelés mais ça monte et ça descend et l'altitude se fait sentir !

Un peu après les ruines, un homme nous demande si le chien qui nous accompagne est le notre. Non, c'est seulement notre nouvel ami qui nous suit depuis la plage. Il a du apprécié le saucisson de Gemma ! Il nous demande de lui passer une ceinture/laisse autour du cou, nous expliquant qu'il attaque et mange les brebis, qu'il doit l'ammener au propriétaire. Avec Greg, on fait le lien avec le chien coursant un animal le matin... Un mouton. On aide donc l'homme à passer une laisse et on reprend notre chemin en pensant à ce pauvre chien. Gemma demande ce qui va se passer, s'ils vont le tuer. L'homme dit qu'il ne sait pas, qu'ils verront. On est en montée et on a vue sur ce qui se passe en contre-bas... Le chien se débat et l'homme lui donne des coups, lance des pierres... Je ne regarde plus. Même sans grand amour pour les bêtes, je ne supporte pas les maltraitances. Le chien sera tuer à coups de pierres. Isidro l'insulte. On est tous un peu sous le choc. Il avait l'air gentil ce chien. Et on a aidé cet homme. On comprend aussi très bien que sur une île dont l'agriculture et l'élévage sont les principales activités, un chien attaquant les troupeaux ne peux pas rester. Mais de là à tant de violence...

On continue notre marche. Je suis avec Gemma, les garçons derriere. On blablate de tout, de projets (famille suisse, retour en Espagne d'Isidro, projet de Gemma en AS...), de relation du coup si Isi repart, du voyage qui reprend avec Greg...

On fait quelques pauses sur la route. J'ai beaucoup de mal. Le cou me tire beaucoup et les jambes se font de plus en plus molles, ne supportant plus mon poids. Un petit massage, du sucre. On voit le village au loin...

 

On avance. Le village s'approche et des enfants viennent à notre rencontre «  des chambres ? Nous avons des chambres à louer ! » Blablabla... Les enfants boliviens qui connaissent bien leur boulot. Greg et moi refusons, nous voulons camper sur la plage. Selon les enfants, ce n'est pas possible. On nous a dit que si ! Finalement, ils nous proposent un emplacement dans les bois pour 1bs (10cts d'euros) par personne. On accepte. Le temps d'y aller, le prix double sous pretexte que le terrain appartient à la vieille grand-mère et qu'il est difficile de l'entretenir, etc... Non, non mes jeunes amis, un prix, c'est un prix. Même en payant, on a bien peur de se faire déloger dans la nuit. Donner une pièce à des enfants n'est pas vraiment une garantie dans ce pays (en est-ce une dans un pays d'ailleurs?). On monte dans les bois à la sortie du village et on trouve un endroit où camper à l'abri du vent. D'un côté vue sur le lac, le Perou et le coucher de soleil, de l'autre vue sur les montagnes enneigées.

 

Je suis à bout de force. On monte rapidement la tente et on attaque un guacamole pour le diner. On est plus tôt que la veille et on mange avant la nuit. Je vais vite me reposer. Mon cou a besoin que je m'allonge. A 8pm, je dois déjà dormir à moitié mais un bruit me fait sursauter. Des pas ! Des ânes en fait ! Qui broutent tout près de la tente.

Le lendemain matin, j'ai encore le droit à un réveil de Greg pour admirer les couleurs. Le temps de remballer les affaires, de déjeuner et on se dirige vers le port pour acheter un billet retour. Gemma vient à notre rencontre. Ils sont assis sur un ponton. Pause ponton donc ! On se raconte nos nuits. Je suis en mode comatage complet. A un moment, les garçons se retrouvent à aider un groupe de boliviens dans la mise à l'eau d'un bateau. Se sont les seuls gringos qui vont les aider. Mon cou ne me permet pas une telle bonne action et je reste à regarder la scène !

 

On prend enfin le bateau. Gemma et Isidro veulent prendre le bus de 1.30pm pour Arequipa. Nous, on change d'hostel pour aller dans le leur et on recupère leur chambre. Pour seulement 30bs, chambre avec lit twin, pt dej et de l'eau chaude (un luxe en Bolivie!). Je vais déjà m'allonger pendant que Greg va récupérer nos sacs laissé dans l'autre hostel.